Syndrome prémenstruel : symptômes et moyens de les alléger

Le syndrome prémenstruel désigne l’ensemble des symptômes qui ont lieu avant les règles : seins douloureux, changements d’humeur, ballonnements, maux de tête, etc. La psychologue Andrea García Cerdán vous explique dans cet article les causes du syndrome prémenstruel, en quoi il se différencie du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) et les moyens d’en alléger ses symptômes.

Syndrome prémenstruel
Syndrome Prémenstruel – Guide pratique

Qu’est-ce que le syndrome prémenstruel (SPM) ?

Le syndrome prémenstruel, ou SPM est un état qui affecte les émotions, le comportement et la santé physique des femmes durant certains jours de leur cycle menstruel. Il a généralement lieu au cours des jours qui précèdent les règles. Le syndrome prémenstruel est fréquent et affecte environ 85% des femmes qui ont leurs règles.

Les symptômes du syndrome prémenstruel SPM débutent environ 11 jours avant les règles et disparaissent généralement lorsque celles-ci commencent.

Chez certaines femmes, le syndrome prémenstruel apparaît à l’adolescence. Chez d’autres, il ne fait son apparition qu’autour de la trentaine. Les symptômes peuvent empirer avec la quarantaine et à mesure que la ménopause approche.

Le syndrome prémenstruel SPM n’est pas une maladie. Toutefois, il arrive que ses conséquences soient suffisamment fortes pour interférer avec la vie quotidienne. Dans les cas les plus extrêmes, on se trouve un présence d’un Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM), que nous évoquerons par la suite.

Facteurs de risque du syndrome prémenstruel

Certains facteurs peuvent influer sur l’intensité des symptômes du syndrome prémenstruel :

  • Dépression ou troubles de l’humeur
  • Antécédents familiaux de syndrome prémenstruel
  • Antécédents familiaux de dépression
  • Violence domestique
  • Consommation de drogues
  • Traumatisme émotionnel et / ou physique
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Définir le cycle menstruel

Pour comprendre le syndrome prémenstruel, il faut tout d’abord comprendre le fonctionnement du cycle menstruel.

Les règles

En moyenne, le cycle menstruel des femmes dure 28 jours. Il est toutefois considéré comme normal s’il est compris entre 21 et 35 jours. Le premier jour du cycle est le premier jour des règles et les règles durent généralement entre 3 et 7 jours. Elles s’accompagnent parfois de maux de ventre. En effet, les hormones provoquent la destruction de la muqueuse utérine (aussi appelée endomètre) qui s’était constituée lors du cycle antérieur, dans le but d’accueillir un bébé au cas où l’ovule soit fertilisé.

L’ovulation se prépare

Au début du cycle menstruel, la glande pituitaire située dans le cerveau produit l’hormone folliculo-stimulante (FSH). Cette hormone favorise la stimulation de la maturation folliculaire, qui permet de produire des ovules matures. Les follicules sont des cavités remplies de liquide situées dans les ovaires. Dans chaque follicule, il y a des ovocytes qui ne sont pas encore développés. L’hormone FSH provoque la croissance et le développement des ovocytes.

Le niveau d’œstrogènes atteint son niveau le plus bas le premier jour des règles et à partir de là, il augmente à mesure que croissent les follicules.

Suite à la croissance à l’intérieur des follicules, l’ovocyte le plus mature est celui qui sera relâché.

L’ovulation

Les niveaux d’oestrogènes continuent d’augmenter. Cela provoque une augmentation rapide de l’hormone lutéinisante (LH). Cette hormone permet la rupture du follicule et la libération de l’ovule mature vers l’utérus, à travers la trompe de Fallope. C’est ce processus que l’on appelle ovulation.

En moyenne, les femmes ovulent le 14ème jour de leur cycle – bien que cela puisse être avant, ou après. Le jour de l’ovulation peut varier d’un mois sur l’autre. Certaines femmes ressentent des douleurs lorsqu’elles ovulent, alors que c’est tout à fait indolore pour d’autres.

Les symptômes du syndrome prémenstruel peuvent commencer à partir de l’ovulation et ne disparaître qu’au commencement des règles.

Après l’ovulation

Après que l’ovule a été libéré, il voyage à travers la trompe de Fallope.  Le jour de l’ovulation et le jour suivant sont les plus fertiles et ceux où la probabilité de tomber enceinte est la plus grande.

Après l’ovulation, le follicule commence à produire la progestérone. Cette hormone permet de former le revêtement de l’utérus (densification utérine). Le revêtement de l’utérus grossi et se gonfle de sang et de nutriments, afin que dans le cas d’une fécondation, le futur bébé puisse satisfaire ses besoins.

C’est à partir de cette étape que vous êtes susceptible de ressentir les symptômes prémenstruels, comme une sensibilité au niveau des seins (seins douloureux), des ballonnements, de la déprime ou de l’irritabilité.

Si l’ovule n’est pas fécondé, les niveaux d’oestrogènes et de progestérone chutent brutalement. La muqueuse utérine commence à se désagréger et un nouveau cycle commence.

Causes du syndrome prémenstruel

On ne connaît pas encore la cause exacte du syndrome prémenstruel, mais les chercheurs pensent que ce dernier pourrait être lié aux changements hormonaux des taux d’œstrogènes et des niveaux de sérotonine qui ont lieu au début du cycle menstruel. La sérotonine est un neurotransmetteur qui affecte l’humeur, les émotions et les pensées.

Les niveaux d’œstrogènes et de progestérone augmentent lors de certaines périodes du mois. L’augmentation du taux de ces hormones peut provoquer des changements de l’humeur, des symptômes d’anxiété ou d’irritabilité.

Les médecins ne savent pas encore pourquoi le syndrome prémenstruel (PMS) affecte davantage certaines femmes que d’autres, mais souvent, la génétique peut jouer un rôle fondamental.

Une alimentation trop faible en vitamine B6, calcium ou magnésium peut augmenter la probabilité de ressentir les effets du syndrome prémenstruel. Le stress, le manque d’exercice physique et un excès de caféine peuvent empirer les symptômes du syndrome prémenstruel.

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Symptômes prémenstruels

Les symptômes du syndrome prémenstruel sont généralement léger ou modérés. Selon l’étude suivante, environ 80% des femmes rapportent qu’elles souffrent d’un ou plusieurs symptômes, mais que ces derniers n’affectent pas leur quotidien de façon sévère. Entre 20% et 32% rapportent que chez elle, les symptômes du syndrome prémenstruel sont de modérés à sévères.

La sévérité des symptômes prémenstruels peut varier en fonction du mois. Les symptômes les plus fréquents sont :

Symptômes psychologiques du syndrome prémenstruel

  • Irritabilité
  • Changements dans le rythme de sommeil
  • Anxiété
  • Dépression
  • Envies alimentaires, changements dans l’alimentation
  • Tristesse
  • Accès de pleurs
  • Instabilité émotionnelle
  • Problèmes de concentration

Symptômes physiques du syndrome prémenstruel

  • Douleur abdominale
  • Ballonements
  • Seins douloureux ou sensibles
  • Acnée
  • Diarrhée
  • Constipation
  • Maux de tête
  • Sensibilité à la lumière et au bruit
  • Fatigue
Syndrome prémenstruel
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Quand consulter un médecin ?

Consultez votre médecin si la douleur physique, les changements de l’humeur et les autres symptômes du syndrome prémenstruel affectent votre vie quotidienne ou si les symptômes ne passent pas. Le syndrome prémenstruel sera diagnostiqué si vous présentez un ou plusieurs symptômes récurrents les jours précédant vos règles et s’ils sont sévères au point d’interférer dans vos activités quotidiennes. Pour être diagnostiqués comme des symptômes du syndrome prémenstruel, ils ne doivent pas avoir lieu entre les règles et l’ovulation.

Votre médecin devra également écarter d’autres causes comme l’anémie, l’endométriose, d’éventuels problèmes de thyroïde, etc.

Il conviendra également d’écarter au préalable les troubles psychologiques comme la dépression ou d’autres troubles de l’humeur, au moyen d’une évaluation.

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Qu’est-ce que le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) ?

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est semblable au syndrome prémenstruel. Ils présentent les mêmes symptômes, causes et traitement. Ils se différencient cependant en cela que le trouble dysphorique prémenstruel est beaucoup plus grave et handicapant et affecte la vie quotidienne (travail, école, relations sociales, etc.)

Symptômes du trouble dysmorphique prémenstruel

Les symptômes du trouble dysphorique prémenstruel sont similaires à ceux du syndrome mais en plus grave :

  • Sautes d’humeur
  • Symptômes dépressifs et sensation de désespoir
  • Colère intense et conflits dans les relations sociales
  • Tension, anxiété, irritabilité
  • Diminution de l’intérêt porté aux activités quotidiennes
  • Difficultés de concentration
  • Fatigue
  • Modification de l’appétit
  • Problèmes de sommeil
  • Sensation d’être hors de contrôle
  • Ballonnements
  • Seins douloureux ou sensibles
  • Maux de tête
  • Douleur musculaire ou articulaire
  • Suffoquement

Diagnostic du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM)

Comment le trouble dysmorphique prémenstruel (TDPM) se diagnostique-t-il ? Pour qu’il soit diagnostiqué, il faut remplir les critères suivant :

A. La semaine précédant les règles, vous devez présentez les 5 symptômes suivants, dont un des trois premiers :

a. Tristesse, désespoir

b. Anxiété

c. Labilité, instabilité émotionnelle

d. Irritabilité et augmentation des conflits dans les relations sociales

e. Perte d’intérêt pour les activités quotidiennes

f. Difficultés de concentration

g. Léthargie, fatigue

h. Modification de l’appétit : fortes envies alimentaires ou nécessité de se goinfrer

i. Altérations du sommeil : somnolence excessive

j. Sensation d’être dépassée par les événement ou de manquer de contrôle de soi

k. Symptômes physique comme une grande sensibilité physique, l’augmentation des seins, maux de tête, gênes articulaires, prise de poids

B. Les symptômes doivent avoir un impact sur le travail, les études, les activités quotidiennes ou les relations sociales.

C. Les symptômes ne doivent pas être exacerbation d’un autre trouble.

Les critères A, B et C doivent être confirmés par la femme qui en souffre sur au moins deux cycles menstruels consécutifs.

Conseils et traitement pour le syndrome prémenstruel et le trouble dysphorique prémenstruel

Comment peut-on soigner le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) ? Il y a malheureusement peu de recherches sur ce thème. Les conseils suivants peuvent néanmoins vous aider à faire diminuer les symptômes du syndrome prémenstruel, ainsi que votre santé physique et mentale en générale. Il est important de prendre conscience que les règles ont longtemps été un sujet tabou et qu’on ne lui a accordé que peu d’importance.

La douleur qu’éprouvent les femmes avant et pendant les règles est réelle. Que se soit quelque chose de commun et fréquent ne doit pas la dévaloriser. Il reste encore de grands progrès à faire dans le domaine de la santé féminine non reproductive.

Mangez sainement

  • Limitez le sel pour éviter les ballonnements et la rétention de liquides
  • Mangez des fruits, des légumes et des céréales complètes
  • Évitez le café et l’alcool
  • Prenez garde à votre apport en calcium (produits laitiers, légumineuses, fruits secs, brocoli, épinards, etc.)

Selon cette étude, des apports suffisants en calcium et vitamine D aident à diminuer le risque d’apparition du syndrome prémenstruel. Le cas échéant, c’est votre médecin qui doit vous prescrire un supplément.

Pratiquez une activité physique régulière

Faites au moins 30 minutes de sport 4 ou 5 fois par jour (marche à pied, vélo, nage,… le sport qui vous plaît!). L’exercice physique régulier peut aider à améliorer la santé en général et les symptômes du syndrome prémenstruel comme la fatigue ou l’humeur déprimée.

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Réduisez votre état de stress

Pour réduire votre état de stress :

  • Dormez suffisamment
  • Apprenez à vous relaxer : faites des exercices de respiration, pratiquez la relaxation progressive de Jacobson, etc. Cela peut vous aider à aider à contrôler vos maux de tête, votre anxiété ou problèmes d’insomnie.
  • Le yoga aussi peut être un bon exercice pour contrôler le stress et l’anxiété.

Faites un suivi de vos symptômes

Tenir un registre de vos symptômes prémenstruels peut vous aider à identifier ce qui les provoque et à quel moment. Cela peut vous aider à définir des stratégies pour les alléger et cela peut être d’une grande utilité à votre médecin.

Médicaments

Le traitement pharmaceutique et / ou hormonal peut être efficace pour traiter le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM). Les médicaments vendus sans ordonnance pour soulager les douleurs menstruelles sont généralement efficaces.

Il est aussi possible de prescrire des médicaments destinés à traiter les symptômes dépressifs et anxieux. Dans tous les cas, c’est votre médecin ou psychiatre qui doit réaliser le diagnostique.

Thérapie psychologique

La thérapie psychologique, tout comme la thérapie cognito-comportementale est généralement très utile pour aider à faire diminuer les symptômes psychologiques et comportementaux du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM).

Durant le syndrome prémenstruel, nous sommes plus sensibles. Ainsi, des désaccords et disputes d’apparence anodine, voire nos propre pensées, peuvent nous affecter beaucoup plus que d’ordinaire. La thérapie nous aide à identifier nos émotions et à les mieux les gérer. Souvent, ces émotions sont dues à nos propres pensées négatives ou catastrophistes, éloignées de la réalité. Cela se nomme les distorsions cognitives ou pensées irrationnelles. Elles sont modifiées au cours de la restructuration cognitive.

Merci pour votre lecture ! N’hésitez pas à partager vos expériences sur le syndrome prémenstruel en commentaire de cet article ou à le partager. Bon courage à toutes celles dont les symptômes du syndrome prémenstruel affectent la vie quotidienne !

Traduction de l’article original de Andrea García Cerdán