Prendre soin du cerveau d’un enfant : guide pratique pour les parents

Comment prendre soins du cerveau d’un enfant ? En tant que parents nous donnons beaucoup d’importance à l’éducation de nos enfants. Il nous semble par exemple tout à fait normal et naturel d’apprendre à nos enfants quelles sont les bases d’une bonne hygiène corporelle et dentaire. Par contre nous oublions souvent de prendre soin du cerveau de nos petits, ce qui est pourtant important afin que ceux-ci grandissent bien et deviennent des personnes équilibrées, saines et heureuses. Nous pouvons tous apprendre quelques astuces et conseils pour prendre soin du cerveau d’un enfant.

Pourquoi est-il si important d’apprendre à prendre soins du cerveau d’un enfant ? Le cerveau est notre organe le plus important, et nous savons qu’avec l’âge celui-ci vieillit et se détériore. L’incidence de démence et d’accident vasculaire cérébral augmente au fur et à mesure que nous vieillissons et s’est même converti en l’un des plus grands fléaux de notre société, provoquant de hauts indices de dépendance. La bonne nouvelle est que nous savons désormais comment prendre soins de notre cerveau et prévenir son vieillissement, ou du moins le retarder. Le problème est que nous nous préoccupons peu de tout cela avant d’avoir atteint la cinquantaine. C’est alors que nous cherchons ardemment des informations sur comment prendre soins de notre cerveau et que nous commençons à mettre en pratique les recommandations générales. Mais commencer à prendre soin de notre cerveau à cinquante ans n’est-ce pas déjà trop tard ? Ne serait-il pas beaucoup mieux de commencer à prendre soin de notre cerveau depuis notre enfance ?

prendre soins du cerveau d'un enfant

Comment prendre soins du cerveau d’un enfant

La réponse à cette ultime question est bien évidemment OUI. De la même manière que nous enseignons à nos enfants à se laver les dents trois fois par jour, nous devons leur enseigner les habitudes qui les aideront à avoir un cerveau plus sain, et ce dès leur plus tendre enfance.

Le neuropsychologue Álvaro Bilbao, auteur de “Le cerveau de l’enfant expliqué aux parents”, nous parle de ce thème lors de sa dernière rencontre dans le cadre de Gestion d’enfants, un projet dédié à collaborer avec les pères et les mères dans leur travail d’éducation. Dans ses conférences, des penseurs, des communicateurs et des professionnels de différents milieux joignent leur savoir sur l’éducation des enfants et des outils et idées que l’on peut appliquer à l’éducation de nos enfants.

Conseils sur comment prendre soin du cerveau d’un enfant

Selon le neuropsychologue, pour prendre soins du cerveau d’un enfant il nous suffit de suivre quatre indications de bases :

1. Conseil pour prendre soin du cerveau d’un enfant : Donner de l’affection

Selon Álvaro Bilbao, donner de l’affection à nos enfants serait le plus important. Un cerveau qui n’a pas reçu d’affection durant les premières années de vie grandira avec certaines difficultés émotionnelles et intellectuelles. Cela est dû au fait que le cerveau est composé de trois niveaux :

  1. Cerveau Primitif (responsable des instincts basiques tel que manger et dormir).
  2. Cerveau Émotionnel (qui recherche de l’affection)
  3. Cerveau Rationnel (qui développe la capacité intellectuelle).

Quand l’un de ces niveaux ne se développe pas correctement, cela détient également le développement du niveau supérieur. Ainsi “c’est seulement lorsque le cerveau émotionnel a reçu l’affection dont il a besoin que l’on peut développer une bonne capacité intellectuelle” dit le neuropsychologue.

De plus, Álvaro Bilbao prévient qu’il ne faut pas confondre donner de l’affection avec surprotection et lui éviter quelconque souffrance : “la manière d’apprendre à un enfant de prendre des bonnes décisions n’est pas de lui éviter les problèmes mais de le laisser faire des erreurs, de l’aider à en tirer des leçons et à en sortir grandit”. La science nous dit que face à un défi ou à une situation nouvelle, deux structures cérébral s’activent : d’un côté l’amygdale (responsable de déclencher la peur) et de l’autre le cortex préfrontal (qui nous prépare à affronter le défi et à entrer en action). Si en tant que parents nous solutionnons tous les problèmes de nos enfants pour leur éviter de souffrir, nos enfants grandiront en activant uniquement la partie responsable de la peur (amygdale) et la peur sera la seule réponse qui leur restera face à un défi. Ils n’apprendront pas qu’ils peuvent également agir et résoudre les problèmes. Il est important que les enfants apprennent à solutionner les contretemps d’eux-mêmes, de leur laisser la place de se tromper et d’apprendre de leurs erreurs. En tant que parents nous devons être présent pour les encourager à tenter des choses, ainsi que pour les soutenir et les guider quand ils se trompent.

2. Conseil pour prendre soin du cerveau d’un enfant : Faire de l’exercice

Une autre partie très importante de l’éducation de nos enfants est de leur faire faire du sport et de les habituer à faire de l’exercice depuis petit. Cet aspect de l’éducation ne nécessite quasiment pas d’explication tant il existe de connaissances sur les bienfaits du sport sur la santé. Mais pour donner une explication, nous vous dirons que le bon fonctionnement cérébral nécessite beaucoup d’oxygène. Bien que notre cerveau ne représente que 2% du poids total de notre corps, il consume 33% de l’oxygène que nous respirons. Pour que toute cette quantité d’oxygène arrive jusqu’à notre cerveau nous avons besoins d’un cœur puissant et en bonne santé, afin de pomper le sang qui transporte cette oxygène en continuité. Faire de l’exercice quotidiennement aide à fortifier le cœur et à le maintenir en bonne santé, ce qui favorise une bonne oxygénation de notre cerveau.

De plus, il est démontré que l’exercice réduit le stress (et oui, nos enfants en souffrent également) et qu’il augmente la BDNF, une protéine que aide notre mémoire.

La meilleure façon de donner envie à nos enfants de faire de l’exercice est qu’ils nous voient en faire nous-même. Ne soyons pas feignant ! En plus nous pouvons utiliser “l’excuse” de faire de l’exercice pour passer du temps avec eux. Nous pouvons les emmener faire un tour à vélo, aller nager à la piscine, jouer au foot ou à quelconque autre sport… Faire de l’exercice, c’est sympa !

3. Conseil pour prendre soin du cerveau d’un enfant : Nutrition Neurosalutaire

La nutrition est un des autres aspects importants, également très connu, qui affecte notre santé cardiovasculaire. Si nous savons quels aliments sont plus sains pour notre santé cérébrale, pourquoi ne pas habituer nos enfants à les consommer dès leur plus jeune âge ?

Il est important d’habituer nos enfants à manger sainement, avec des fruits, des légumes, du poisson bleu, de la farine intégrale, en limitant la quantité de sucre qu’ils consomment et en évitant les plats pré-cuisinés. Une alimentation saine aidera nos enfants à…

  • Augmenter leur mémoire et leur concentration (grâce aux fruits et légumes)
  • Améliorer leur agilité mentale (il est démontré que les graisses non-saturées facilite le flux d’information dans le cerveau)

Afin d’encourager la consommation de ces aliments, pourquoi ne pas aller une fois acheter le goûter au rayon fruit plutôt qu’au rayon pâtisserie ? Pourquoi ne pas lui préparer un sandwich végétal ?

4. Conseil pour prendre soin du cerveau d’un enfant : Gestion du stress et autocontrôle

Et oui, nos enfants aussi souffre du stress ! Une vidéo sur les horaires de travail réalisée en Espagne met en scène des personnes auxquelles la vie d’un ou d’une inconnu(e) est décrite. Les personnes doivent deviner quel est le métier de l’inconnu(e) qui a une vie surchargée de travail, et leurs réponses sont : médecins, laborantins, docteur à l’Université… Ils sont ainsi tout surpris quand on leur révèle qu’il s’agit en fait d’un enfant ! En effet, en Espagne, les enfants sont parmi ceux qui ont le plus de devoirs en Europe. Ils ne sont pas pour autant parmi les meilleurs élèves et n’ont pas les meilleurs résultats aux tests européens non plus. Ainsi, il peut arriver que nos enfants ne trouve pas le temps pour développer leur imagination, ce qui est pourtant essentiel pour développer un cerveau sain.

Le problème n’est pas uniquement le manque de temps libre et le stress qui en découle, sinon également les grandes difficultés pour se confronter aux contretemps et la souffrance face à quelconque difficulté qui se présente. Álvaro souligne l’importance d’enseigner l’autocontrôle à nos enfants et dit que de nos jours “nous n’habituons pas nos enfants à attendre. Et attendre est très important”. Si on y pense, c’est tout à fait vrai. Nous sommes en train d’habituer nos enfants à avoir tous ce qu’ils désirent au moment où ils le désirent. Quand nous voyageons en voiture, on leur donne une tablette pour jouer (ou le smartphone), afin qu’ils ne s’ennuient pas. À la maison on leur met la télé avec les dessins animés pour qu’ils restent tranquilles. Il faut que l’on évite de les frustrer. Tous cela par de bonnes intentions, mais le résultat n’est pas vraiment positif.

Enseigner l’autocontrôle à nos enfants, et leur apprendre à attendre une récompense, exercera le lobe frontal du cerveau et leur permettra d’avoir une meilleure réaction à chaque situation : ils pourront se contrôler quand ils en auront besoin, et se relaxer et se divertir dans les autres moments. “Pour avoir des enfants heureux, au lieu de s’arranger pour que le vent souffle toujours en leur faveur, il faut leur enseigner à naviguer en pleine tempête”, voilà une phrase sur laquelle il vaut la peine de réfléchir. Une des choses qui est parmi les plus dures pour un parent est de voir son enfant souffrir, mais nous devons le laisser se débrouiller par moment si nous voulons qu’il soit autonome et qu’il sache gérer ses émotions sur le long terme. Attention ! Cela ne signifie pas que nous devons les laisser livré à eux-mêmes afin qu’il apprennent à naviguer en pleine tempête. Il suffit juste de leur donner un peu d’espace pour qu’ils fassent leurs erreurs, pour qu’ils ressentent un peu de frustration et qu’ils arrivent à y faire face, en restant toujours présent à leur côté.

“Source : Cristina Nafría, psychologue de Cognifit spécialisée en neuropsychologie et en réhabilitation cognitive.”