Votre enfant refuse de manger ? Qu’est-ce que la néophobie alimentaire et 8 conseils pour la surmonter
“Maman, j’aime pas ça !” “J’ai pas envie d’y goûter !” “ça me dégoûte !” “Berk je ne vais pas manger ça…” Quand les petites bagarres et les guéguerres sont notre pain quotidien, certains parents peuvent avoir peur que leur enfant souffre de dénutrition et cèdent à leurs caprices : “Qu’il mange au moins quelque chose…” Ces situations vous parlent ? Votre enfant ne veut pas manger ? Dans cet article Cristina Martínez de Toda, psychologue, vous révèle ce qu’est la néophobie alimentaire et vous propose une série de conseils pour enseigner à votre enfant à manger de tout. Dépasser cette phase est plus facile si vous savez comment vous y prendre. Développez son goût pour la nourriture d’une façon saine et enrichissante !
Qu’est-ce que la Néophobie Alimentaire ? Mon enfant refuse de manger
La néophobie alimentaire peut se définir comme le refus d’essayer de nouveaux aliments. La néophobie est également connue comme “le paradoxe de l’omnivore”, car bien que l’être humain ait besoin d’un régime varié, nous sommes capables de nous passer de certains aliments que nous considérons une “menace” pour notre santé. Pourquoi ? Il s’agit simplement d’une question évolutive.
Les êtres humains développent à un moment donné un mécanisme de survie, qui nous dissuade de manger des aliments nouveaux quand nous sommes encore enfant, par peur de l’empoisonnement. Les papilles gustatives se “ferment” quand on commence à marcher. C’est pourquoi les enfants peuvent avoir le réflexe de rejeter les aliments nouveaux.
Quand votre enfant refuse d’essayer un certain aliment, ce n’est pas parce que il le trouve bizarre, mais c’est simplement qu’il répond instinctivement. Nous sommes donc tous passer par une étape de néophobie pendant notre enfance. Il mieux est donc de le normaliser. Il est tout à fait normal qu’un aliment d’un certain groupe ne vous plaise pas alors que les autres si, par exemple vous pouvez ne pas aimer les pommes mais aimer les autres fruits. Le problème survient lorsque “aucun fruit” ne nous plait. La solution dans ce cas est de faire preuve de patience. La période d’apparition de la néophobie alimentaire est généralement à l’âge de 2 ans, et celle-ci peut durer jusqu’à 5 à 7 ans. Cela peut bien évidemment déconcerter les parents qui ne comprennent pas pourquoi leur enfant mangeait de tout jusque-là et que soudain l’introduction d’aliments nouveaux devient un calvaire. À 2 ans l’enfant commence à développer son identité, et le “non” se convertit en son arme favorite pour faire connaître son opinion. Face à ce “non” à la nourriture, se fâcher, menacer ou punir ne servira qu’à vous provoquer des maux de tête ainsi que des tensions autour de la table. Comprenez qu’il s’agit d’une étape et que tôt ou tard cela lui passera. Il est essentiel de ne pas forcer votre enfant à manger quelque chose qu’il refuse catégoriquement. Ne pas le forcer à manger s’avéra également positif pour santé, et pas uniquement par rapport à l’alimentation. La néophobie est généralisée en deux groupe d’aliments identifié comme “suspect” par l’homme, les fruits et les légumes, avec un rejet particulier de ceux-ci de couleur rouge ou verte. Il existe une explication scientifique, qui dit que jusqu’à 2 ou 3 ans le goût salé et le goût amère ne sont pas bien acceptés. Les papilles gustatives ne sont pas totalement développées, et quelconque aliment qui sort du panel de goût de celui-ci ne sera pas accepté. Par contre, avec des aliments sucrés, la néophobie est extrêmement rare. C’est pour cela que la plus grande partie des aliments pré-préparés pour les enfants contiennent des grandes doses de sucre. Ainsi, au lieu de vous lancer dans une croisade contre la néophobie et vouloir absolument faire manger un certain aliment à votre enfant, il est préférable de penser que “ce n’est qu’une étape”. Il ne faut pas que votre enfant en arrive à avoir des associations négatives avec certains aliments ou certaines situations.
Quel responsabilité avez-vous en tant que parent dans la néophobie alimentaire de votre enfant ?
Des études démontrent que la néophobie alimentaire a un important composant génétique. Cela veut dire que très probablement un des deux parents ou les deux ont eu une néophobie similaire. Par contre, l’attitude des parents face aux différents aliments influe considérablement sur les préférences de leurs enfants. L’imitation, comme pour beaucoup d’autres facteurs éducationnels, font que les enfants tentent souvent d’imiter leurs parents. C’est pour cela que les parents doivent se montrer exemplaires dans leur conduite, à tous les niveaux.
Il faut savoir qu’il sera plus difficile d’introduire un aliment après les 2 ans de votre enfant si les papilles de celui-ci ne n’ont jamais goûté cet aliment par voie intra-utérine ou dans le lait maternelle.
Ces données suggèrent donc que si la maman suit un régime monotone et pauvre pendant sa grossesse et pendant la période d’allaitement, cela pourrait prédisposer l’enfant à la néophobie. Comment l’aider à surpasser cette étape sans qu’un rejet de certain aliment subsiste jusqu’à l’âge adulte ? Voici une série de conseils, proposés par des psychologues, afin de vous aider à surpasser la néophobie alimentaire de votre enfant :
Mon enfant refuse de manger, que faire ? 8 conseils pour surpasser la néophobie alimentaire
“La patience est primordiale”
Conseil 1 : Manger en famille
Dans les cas de néophobie alimentaire il devient vital de renforcer l’apprentissage par l’imitation. Si pour des questions d’horaires il vous est impossible de déjeuner, manger ou souper avec votre enfant, essayer impérativement de prendre au moins un repas par jour en sa compagnie. Il faut créer pour ces repas une atmosphère d’harmonie, sans précipitation. Il faut manger l’aliment que votre enfant refuse de manger en famille, en toute naturalité, mais sans l’obliger à le manger ni lui mettre la pression.
Conseil 2 : Continuité dans la présentation de la nourriture
Il est nécessaire d’offrir un aliment nouveau entre 9 et 10 fois avant qu’un enfant se risque à y goûter, mais les parents s’avouent souvent vaincu après avoir essayé 4 ou 5 fois. Les études démontrent que les enfants acceptent plus souvent les aliments nouveaux qui leur ont été présentés patiemment avec continuité pendant 2 à 3 semaines. Cela peut se faire de façon graduelle, en commençant par exemple en laissant la nourriture à la vue de l’enfant mais sans lui offrir. Il est important de présenter les nouveaux aliments avec continuité et sans se précipiter.
Conseil 3 : Les aliments qui ne lui plaisent pas pour commencer les repas
En effet, c’est quand votre enfant aura le plus faim qu’il y aura plus de probabilité qu’il essaye un nouvel aliment. Vous pouvez introduire un nouvel aliment avec d’autres que vous savez qui lui plairont. L’aspect, l’odeur et le goût sont des facteurs très importants au moment d’essayer de nouveaux plats. Y faire attention et essayer de faire une jolie présentation, voir amusante, peut résulter très positif.
Conseil 4 : Des aliments nouveaux un par un
Ne lui proposer pas à manger plusieurs choses qu’il refuse ou qu’il ne connait pas car le “non” que vous obtiendrez de sa part sera entendu jusque chez vos voisins. Il est important que votre enfant ne se retrouve pas troublé face à un nouvel aliment. Il est donc recommandé de présenter les nouveaux aliments un par un, en petite quantité et de manière continue.
Conseil 5 : Ne pas le forcer
Face à la contrainte ou à la peur d’une punition, il est plus probable que votre enfant déteste cette nourriture. Quand il y a moins de pression parentale, la quantité ingérée d’un aliment nouveau est plus grande. Si votre enfant perçoit votre frustration face à son refus de manger un certain aliment, il pourra alors associer cet aliment avec votre mal-être, et le refusera donc plus encore lors des prochains repas.
Conseil 6 : Ne négociez pas
Le typique “si tu manges tes épinards, tu auras de la glace au dessert” est déconseillé, car cela peut se révéler contre-productif. L’enfant pensera que ce plat doit être vraiment très mauvais pour que vous lui offriez une récompense pour le manger… Encouragez-le positivement, en lui disant combien il est courageux d’essayer de nouveau aliment et en le félicitant pour avoir si bien manger, mais pas pour la quantité. N’utilisez pas les primes et les récompenses.
Conseil 7 : Évitez les commentaires négatifs
“Regardes comment ton frère mange si bien…” “Ne te donne même pas la peine de le servir, il ne va pas y toucher” “Mon enfant n’aime pas les fruits” Tous ce que nous disons et la façon dont nous le disons affect l’estime de lui-même de votre enfant. Avec l’effet Pygmalion, vous pouvez apprendre à transmettre des messages positifs a votre enfant.
Conseil 8 : Transmettez votre amour pour la nourriture
Une façon efficace d’arriver à rendre un aliment attrayant pour votre enfant est de lui expliquer voir de lui montrer d’où vient ce dernier et comment il est arrivé jusque dans son assiette (qu’il sache son origine, comment il a été cuisiné…). Vous pouvez aller cueillir des fruits avec lui, d’une façon amusante et en le faisant participer. S’il refuse les légumes, vous pouvez vous amusez à planter des graines dans un yaourt afin de lui montrer comment se développe progressivement une plante et rendre son attitude envers les légumes plus positive.
Vous pouvez également aller faire les courses avec lui, en le laissant même choisir certains aliments, ou alors en le laissant choisir un aliment dans un groupe donné. Par exemple : “tu préfères quoi, des pommes ou des poires ?”, bien sûr il ne faut pas lui proposer le choix entre une pomme et un chocolat. Un après-midi où vous êtes libre, cuisinez avec lui d’une façon originale et divertissante. Il sera ainsi plus probable qu’une fois sur la table, il se risque à goûter son plat.
“Faîte-le participer au repas et à sa conception afin qu’il développe une relation naturellement positive avec la nourriture, ainsi qu’un désir d’une alimentation saine et variée.”
“Source : Cristina Martinez de Toda, psychologue en neuropsychologie et en neuroscience appliquée à l’éducation. Curieuse de la nature, adore les investigations sur la conduite et le comportement humain ainsi que partager de nouvelles découvertes et conseils qui pourrait être utiles aux lecteurs. Experte dans les domaines de la psychologie positive et l’intelligence émotionnelle.”
Rédacteur spécialisé du domaine médical et de la santé. Passionné de psychologie, de philosophie ainsi que de neuroscience.
Toujours à la recherche de nouvelles sources et de nouvelles tendances, dans le but d’inspirer le publique et de le guider vers de nouvelles méthodes ou théories pour l’aider à améliorer son quotidien.