La névrose : Une maladie qu’il faut “enfin” prendre au sérieux

Avez-vous déjà entendu dire qu’il existe un vaste univers dans notre cerveau auquel on a pas accès ? Laissez-moi vous dire que ce n’est pas qu’une simple rumeur. Notre psychique est constitué de trois parties : Le ça (centre des désirs), le surmoi (La structure morale) et le moi (qui essaye de faire un équilibre entre les deux). Cependant, ces trois instances psychiques élaborées par FREUD, ne se mettent pas toujours d’accord, il y a des moments où le ça et le moi sont en conflits, nos pulsions et nos désirs veulent se manifester au grand jour et prendre le contrôle, sauf que le monde extérieur par exemple, ne le permet pas. C’est ce qui cause la névrose.

La névrose est une maladie qu'il faut prendre au sérieux
La névrose est une maladie qu’il faut prendre au sérieux

À un moment donné, le moi gagne, autrement dit, la réalité prend le dessus. Cependant, le ça ne se laisse pas faire, il veut à tout pris accomplir son désir, et satisfaire sa pulsion, c’est pourquoi il revient sous une autre armure, qu’on appelle le symptôme. En fin de compte, le moi ne cessera de fuir le ça caché sous cette armure, ce qui le laissera apparaître sous la forme de ce même symptôme.

La névrose, c’est quoi?

La névrose est un ensemble de maladies psychiques non inflammatoires dont la personne est consciente, et qui n’est pas du à un dysfonctionnement physique du système nerveux. Le névrosé est conscient de sa maladie et s’en plaint, il veut s’en débarrasser, car même si la personne continue de vivre normalement, son mode de vie est perturbé (relationnel, quotidien…).

Cette maladie psychique résulte de conflits coincés dans l’inconscient, et des pulsions qui se sont vus refuser l’accès au conscient sous leur véritable aspect, c’est pourquoi ils ressortent sous différentes formes méconnaissables comme : Une phobie, une anxiété, obsession… Ces conflits viennent de traumatismes vécus à un moment précis dans notre vie (enfance, adolescence…) comme la perte d’un proche, une humiliation, un rejet…

Freud différencie la névrose de la psychose, notamment dans son rapport avec la réalité

« La névrose de dénie pas la réalité, elle veut seulement ne rien savoir d’elle ; la psychose la dénie et cherche à la remplace »

Autrement dit, un névrosé sait qu’il est malade et s’en plaint, alors que la psychose n’en est pas conscient, c’est une déstructuration.

La névrose, origine

Ce terme de névrose a été introduit pour la première fois, par le médecin écossais William Cullen en 1769 sous forme de « neurosis » (neuron =nerf et ose de osis = maladie non inflammatoire), puis introduit en français par Philippe Pinel avec ce terme actuel qui veut dire toute maladie du système nerveux sans cause organique.

Pendant longtemps, la névrose était comme une catégorie où on mettait les personnes atteintes de maladie d’origine non organique et qu’on ne comprenait pas l’origine ou la cure.

La névrose selon Sigmund Freud

Impossible de parler de névrose sans parler de S. Freud, il l’a étudié pendant très longtemps et l’a catégorisé parmi les trois principaux pôles en psychanalyse : névrose, psychose et perversion. Ce sont les piliers de la psychanalyse.

La névrose a été un concept longuement étudié par Sigmund Freud, selon lui « la névrose est une maladie psychique, dont les symptômes peuvent être physiques (mais ne sont guérissables en général par la médecine) et qui se caractérisent par une conduite inadaptée par rapport aux exigences ordinaires de la vie. Les névrosés souffrent de refoulement, leurs troubles jouent un rôle de compromis : ils leur servent à se protéger (plus ou moins efficacement) des effets du refoulement et en même temps à maintenir ce refoulement. Car une des principales conditions essentielles de la névrose est que le malade ne sache pas ce qu’il refoule, c’est-dire ignore les désirs cachés de son inconscient. ». Il affirme aussi que la névrose est un conflit entre le ça et le moi et que ce dernier serait sous la merci du surmoi qui lui interdit d’accepter le ça.

En psychanalyse, un patient doit être catégorisé dans l’un de ces trois pôles avant de commencer la thérapie, car cette dernière diffère d’une catégorie à l’autre.

les différents type de la névrose

Névrose obsessionnelle

Tout d’abord, l’obsession est une forme de névrose, c’est la plus grave de toutes ses formes, elle surgit dans la vie du patient et devient une sorte de rituel. Le patient est conscient de son obsession et il en a honte, toutefois, il est difficile pour lui de s’en débarrasser comme ça, elle pose de véritables problèmes thérapeutiques.

Le psychique est obsédé par un point précis (un chiffre, un mot, une lettre, une idée…), qui, d’un côté, permettent à l’inconscient de jouir d’un plaisir non conscient. Ce type de névrose est causé par une fixation au stade anal de l’enfance.

Exemple d’un discours d’un névrosé obsessionnel :

Névrose phobique

La névrose phobique est un syndrome dont le symptôme le plus important est la phobie.

La phobie est une véritable angoisse qui s‘empare des personnes qui y sont confrontées. La personne phobique est tout à fait consciente de sa peur et de son absurdité. Par conséquent, elle tente d’éviter, par tous les moyens, la situation ou l’objet redouté. La phobie est le résultat d’un refoulement d’une angoisse dont la personne n’est pas consciente, et qui est mise en place en forme de scénario ou objet qui peut être représenté (araignée, obscurité, hauteur, animaux…). Elle est considérée comme une tentative de fuite, et empêche la libération de la véritable angoisse.

Exemple : Si une personne a peur du noir, en réalité, ce n’est pas vraiment ce qui lui fait peur, mais une angoisse de son inconscient, qui a choisi l’obscurité comme armure pour une raison précise, afin de sortir à la conscience, et non pas en sa forme initiale de qui, justement il tente de s’en échapper. Un enfant qui a peur du noir, a en général peur d’être séparé de sa mère, mais cette forme d’angoisse n’a pas pu passer le barrage entre l’inconscient et le conscient, sinon ça aurait d’une certaine façon traumatisé ce dernier, c’est pourquoi elle est sortie en forme d’une phobie de l’obscurité

Les personnes atteintes sont souvent passives, timides par rapport à l’objet. Le sujet cherche à éviter, et à se rassurer en s’éloignant ou en cherchant la compagnie d’une personne familière, avec qui il peut créer une certaine dépendance.

Les traitements possibles seraient :

  • Une psychothérapie ou une psychanalyse, et même les thérapies de groupe.
  • Le TCC (thérapie cognitivo-comportementale).
  • La chimiothérapie est utile en cas d’une extrême phobie engendrant une souffrance.

Névrose hystérique

L’hystérie est une névrose qui touche autant les hommes que les femmes, elle est caractérisée par une demande affective très importante, et la personne s’invente une vie imaginaire où il peut satisfaire ses désirs et sentiments de manière exagérée. Contrairement en France où elle garde encore ce nom, le DSM l’a nommé attaque de panique ou trouble obsessionnel compulsif (TOC).

Cette névrose trouve son origine dans des conflits inconscients qui se manifestent sous la forme de symptômes physiques comme des douleurs, des paralysies, des troubles de la conscience, etc.

La personnalité d’un malade peut être caractérisée par une timidité importante, un besoin d’être rassuré tout le temps et une grande difficulté à prendre des décisions, il ne peut pas être indépendant, il repose toujours sur les autres, ça peut aussi engendrer des difficultés sociales, vu son besoin permanent d’affection, et sa recherche de la perfection. Un névrosé a besoin de ses crises de paniques pour se défendre contre l’angoisse, ce qui est paradoxal, car c’est justement ces crises qui lui pose problème.

Il peut subir des crises de panique intense sans raison, qui peuvent durer de quelques minutes à quelques heures, et qui doivent être pris en charge en urgence, en injectant un calmant et en rassurant la personne sans la laisser seule.

Le traitement peut s’avérer difficile, et celui qui prend en charge le patient doit être neutre et avoir une attitude compréhensive. Des antidépresseurs peuvent être nécessaires en cas de dépression ou si les crises sont fréquentes. Une psychothérapie ou une psychanalyse peuvent s’avérer nécessaires, pour convaincre le patient qu’il n’a pas besoin de ces crises de panique pour vaincre l’angoisse. Il peut aussi suivre des séances de relaxation, comme le yoga, la sophrologie, etc…

La névrose d’angoisse

On est d’accord qu’on a tous été angoissé à un moment ou l’autre dans notre vie, cette anxiété peut même s’avérer utile, elle nous pousse à prendre la chose plus au sérieux, et à donner plus de nous même, par exemple, lors d’un examen ou d’un entretien, etc.

Cependant, elle devient problématique quand on la ressent de façon permanente, sans raison, quand elle nous aide plus à donner le meilleur de nous même, ou quand elle est la cause d’un épisode dépressif ou d’une crise de panique.

Elle constitue un élément important dans les névroses (phobique, obsessionnelle, hystérique…)

Elle peut se traduire en une fatigue intense, des sueurs, une accélération du rythme cardiaque et parfois de la respiration, la claustrophobie, l’agoraphobie et même l’apparition de douleurs physiques.

Le traitement possible serait de prendre des anxiolytiques pour calmer l’anxiété, puis suivre une thérapie ou une psychanalyse. Des méthodes de relaxation peuvent aussi s’avérer d’une grande aide.

Névrose asthénique

Ce type de névrose est le plus rencontré, il est traduit en une fatigue qui augmente avec l’inactivité, le repos n’est pas une solution, le patient a toujours l’impression d’être malade même si ce n’est pas le cas.

La cause de cette névrose varie d’une personne à l’autre : infectieuse, cardiovasculaire, digestif… Et le traitement change d’une cause à l’autre.

Névrose hypocondriaque

La personne atteinte de cette névrose est toujours préoccupée par son état de santé, on peut dire qu’il a peur d’attraper une maladie grave, c’est pourquoi il fait de nombreuses consultations médicales. Elle ressent toujours que quelque chose ne va pas chez elle même si tout est normal.

N’hésitez pas à partager cet article, ou à poser des questions si besoin, je serai ravie de répondre ?

À bientôt.

Ajouter un Commentaire