Conséquences de la consommation de cannabis : quels dommages sur le cerveau ?

Vous avez sûrement connu quelqu’un qui a déjà consommé du cannabis. Peut-être l’avez-vous essayé vous-même. La consommation de cannabis semble assez étendue dans toutes les tranches d’âge. Il suffit de voir comme les magasins de graines ou “growshop” ont fleuri ces dernières années. Pourtant, malgré que sa consommation soit aussi étendue, le cannabis a de sérieuses conséquences sur le fonctionnement cérébral, surtout sur le long terme. Dans cet article, nous vous expliquons les conséquences de la consommation de cannabis et comment celle-ci affecte le cerveau ?

Conséquences de la consommation de cannabis
Conséquences de la consommation de cannabis

Selon un rapport sur la consommation de drogues, 33% des jeunes entre 14 et 18 ans affirme avoir consommé du cannabis une fois dans leur vie. Le cannabis et la troisième drogue la plus consommée, après l’alcool et le tabac. La moyenne du début de la consommation de cannabis est autour des 15 ans. Ce qui est préoccupant est qu’il semblerait que cette tendance ne soit pas en train de diminuer.

Que se passe-t-il lorsque nous consommons du cannabis ?

Notre cerveau est composé de neurones, les cellules cérébrales, et de circuits neuronaux, au travers desquels les neurones se connectent. Les neurones ne sont pas en contact les uns avec les autres, mais il existe un petit espace entre eux, appelé espace synaptique. Pour qu’un neurone puisse communiquer avec un autre neurone, il libère une substances chimique, les neurotransmetteurs. Chaque neurone a des récepteurs pour recevoir ces neurotransmetteurs, comme par exemple la dopamine, la sérotonine, l’adrénaline, etc…

Il existe dans notre corps un système qui s’appelle le système endocannabinoïde et son principal neurotransmetteur est l’anandamide. Curieusement, cette substance chimique est très similaire à un des composants du cannabis, appelé tétrahydrocannabinol. C’est comme si notre corps produisait sa propre version de cannabis.

L’anandamide joue un rôle important dans la mémoire et la sensation de faim, les schémas du sommeil et le soulagement de la douleur (ce qui implique le circuit de récompense et de sensation de plaisir). C’est à dire, lorsque nous expérimentons de la douleur, une inflammation, du stress, de la peur ou de la tristesse, notre corps libère de l’endocannabinoïde pour réduire ou éliminer ces sensations désagréables. Curieusement, une des sources les plus importantes d’anandamine est le cacao.

Du fait que les composants chimiques du cannabis sont similaires à ceux de ces neurotransmetteurs, ils peuvent être transmit aux récepteurs des neurones de notre cerveau avec facilité. C’est pour cela que le cannabis a des effets comme l’augmentation de l’appétit, le soulagement de la douleur et la libération de sensations plaisantes dans notre organisme.

Dans la vidéo qui suit vous pouvez voir, d’une manière très visuelle, comment fonctionne nos neurones lorsque nous consommons du cannabis. N’oubliez pas de mettre les sous-titres en français.

Quelles sont les conséquences de la consommation de cannabis sur notre cerveau ?

1. La consommation de cannabis n’améliore pas les troubles psychologiques

Quelles sont les conséquences de la consommation de cannabis ? Beaucoup de jeunes consomment du cannabis parce qu’ils croient que cela les aide à améliorer leur condition psychiatrique, du fait qu’il se sente bien au moment de la consommation. Toutefois, une grande quantité d’études démontrent que la consommation de cannabis continu ne soulage pas des troubles psychiatriques.

Une étude récente démontre, entre autres découvertes, que la consommation de cannabis n’aide pas dans les cas de dépression, et pourrait même parfois empirer la situation.

2. La consommation de cannabis est liée à un quotient intellectuel plus faible

En plus de ce que nous avons déjà mentionné, une autre conséquence de fumer du cannabis d’une façon précoce qui est mise en évidence dans cette étude, qui suggère qu’une consommation de cannabis est liée à des niveaux de quotient intellectuel plus faible que la normale. Concrètement une différence de 6 à 8 points a été mise en évidence. C’est à dire que les personnes qui commencent à consommer du cannabis très jeunes ne développent pas toute leurs capacités intellectuelles. De plus, on sait que ces points perdus ne peuvent pas être récupérés plus tard si la consommation a commencé pendant l’adolescence. Cela n’est pas le cas si la consommation de cannabis a commencé à l’âge adulte.

3. Le cannabis conduit à un mauvais fonctionnement de certaines zones cérébrales

Il a été démontré que commencer de fumer du cannabis à un jeune âge a pour conséquence un mauvais fonctionnement de certaines région cérébrales. Surtout dans le cas des zones liées aux processus visuo-spatiale, de la mémoire et de l’activité autoréférentielle.

4. Le circuit de récompense du cerveau est affecté par la consommation de cannabis

Le circuit de récompense se compose de différentes parties du cerveau qui sont connectées entre elles, et dans lequel la dopamine joue un rôle fondamental. Ces parties cérébrales sont activées lorsque apparaît une stimulation agréable ou que nous en attendons une. Cela produit une série de réactions chimiques qui nous permettent de ressentir du plaisir.

Selon une étude, les personnes qui consomment du cannabis ont une plus grande activation de ce système de récompense face aux stimulations liées à la consommation de drogue que face aux stimulations naturelles (comme la nourriture, le sexe, l’affection), dans l’étude de son fruit favori. Cela pourrait suggérer que les consommateurs de cannabis cessent de ressentir du plaisir pour les choses du quotidien. Ils n’en ressentent pratiquement que lorsqu’ils consomment cette substance.

Une autre étude associe la consommation récréative a des anomalies dans la structure du noyau accumbens, clé dans le circuit de récompense.

5. Le cannabis augmente le bruit cérébral

Selon une étude, le cannabis augmente l’activité cérébrale aléatoire, ou bruit cérébral, semblable à ce qu’il se passe dans la schizophrénie. Ce qui se produit est que les neurones s’activent aléatoirement, au hasard, produisant une activité qui n’est pas nécessaire et qui rend les autres processus cognitifs plus difficiles.

6. Le cannabis réduit notre créativité

Bien qu’il soit courant de penser que de fumer du cannabis nous rend plus désinhibés et créatifs, c’est exactement le contraire qui se produit. Selon une étude, le cannabis réduit la production de dopamine, ainsi que les fonctions cérébrales qui sont liées à la dopamine sont affectées. Plus concrètement, les consommateurs habituels de cannabis sont moins efficaces quand il s’agit d’avoir de nouvelles idées. Ils sont également moins efficaces lorsqu’il s’agit de reconnaître les erreurs. De plus, l’âge du début de la consommation influence négativement la gravité des conséquences de cette drogue.

7. Le cannabis a des conséquences sur le long terme sur le développement cérébral

Les conséquences de fumer du cannabis sont pires sur le long terme lorsque la consommation a débuté précocement. Selon une étude, une consommation précoce de cette drogue a des effets négatifs sur le cerveau. Son développement ne suit pas les schémas habituels. Il est possible que le fait d’avoir commencé à consommer du cannabis avant 16 ans peut provoquer l’arrêt du développement cérébral, surtout dans le cortex préfrontal (zone chargée du raisonnement, des pensées complexes et de la capacité de jugement).

Selon les chercheurs de cette étude, l’âge ne serait pas le seul facteur qui influencerait sur la gravité des conséquences d’une consommation de cannabis, mais également la quantité et la fréquence de consommation.

8. La consommation de cannabis est associée à une chute de la motivation

Selon une étude, une autre conséquence de la consommation de cannabis est que les niveaux de dopamine dans la zone du cerveau liée à la motivation est plus basse chez les personnes qui fument plus de cannabis et chez ceux qui commencent à en consommer jeunes.

Cela peut expliquer pourquoi certains consommateurs de cannabis semblent manquer de consommation dans leur travail ou dans leurs activités du quotidien.

Merci beaucoup de nous avoir lu. N’hésitez pas à laisser vos commentaires et vos questions plus bas 🙂

“Source : Andrea Garcia Cerdán, psychologue de Cognifit en formation continue.”