Théories de l’apprentissage : applications éducatives et pratiques
Que sont les théories de l’apprentissage ? L’éducation est fondamentale pour nous. Souvent, nous manifestons notre désir d’apprendre quelque chose. C’est égal si l’on souhaite participer à un cours d’anglais ou savoir utiliser un appareil photo numérique. Pourtant, nous n’avons généralement pas conscience de comment sont intégrées les nouvelles connaissances. Qu’en est-il de l’apprentissage ? Qu’opinent les comportementalistes comme Pavlov ? Et les constructivistes comme Piaget ? En quoi consiste la théorie de l’apprentissage d’Ausubel ? Et la théorie de l’apprentissage social de Bandura ? En plus de répondre à ces questions, dans cet article nous allons voir comment vous pouvez intégrer ces réponses à votre quotidien.
Que sont les théories de l’apprentissage ?
Ces théories sont différents ensembles d’explications qui essayent d’approfondir le phénomène vital de l’apprentissage.
Et qu’est-ce que l’apprentissage ? Comment apprend notre cerveau ? Nous le savons tous, mais si nous essayons de le définir… cela devient plus compliqué. C’est dû au fait qu’il s’agit d’un concept difficile à délimiter, qui peut être interprété de différentes façons. Nous l’expérimentons à la première personne et nous l’observons quotidiennement, autant chez nous-mêmes que chez les autres. Dans cet article, nous allons nous concentrer sur les aspects suivants :
1) Changements que nous pouvons observer dans le comportement.
2) Changements qui ont lieu dans notre tête.
Afin de pouvoir affirmer qu’un fait est dû à un processus d’apprentissage, il faut que celui-ci soit stable. Il est dû à l’expérience et diffère passablement d’une personne à l’autre et d’une situation à l’autre.
Dans la vie, tout est apprentissage. Si nous n’intériorisons pas certaines choses, nous devrions alors perdre une immense quantité de temps pour réaliser des actions aussi simples que trouver notre maison, faire les courses au supermarché ou trouver le mot exact pour dire ce que nous souhaitons dire. Que se passerait-il si nous devions faire tout cela pas à pas jour après jour ?
De plus, l’apprentissage ne consiste pas seulement en ce que nous apprenons à l’école ou en ce que l’on nous enseigne à la maison. Cela inclut également comment nous devrions nous comporter en société. Imaginez que vous êtes un extra-terrestre récemment arrivé sur Terre et que c’est la première fois que vous allez à un anniversaire. Pourquoi est-ce que les gens donnent-ils des cadeaux ? Que feriez-vous lorsque tout le monde se met à chanter joyeux anniversaire ? Heureusement, nous apprenons également ce que nous devons faire dans ces situations afin de ne pas nous sentir comme un martien.
Qui est-ce qui se dédie aux théories de l’apprentissage ?
Les professionnels qui tentent de comprendre les mystères de l’apprentissage proviennent de nombreuses disciplines différentes, comme la psychologie, la pédagogie, l’éducation sociale, etc… Il est nécessaire d’adopter une vision globale afin de contempler un phénomène aussi complexe. Tous ont un objectif commun : comprendre ce processus afin de pouvoir le prédire et le contrôler, dans le but de faciliter la vie des gens.
Pourquoi le font-ils ?
L’apprentissage est indispensable pour notre bienêtre. Il est urgent de théoriser sur le sujet afin d’atteindre des objectifs si important, comme la création de programmes éducatifs qui s’adaptent mieux aux nécessités des générations futures. Mais il est également indispensable de connaître les bases afin de trouver une solution plus efficace aux défis de tous les jours et de nous adapter mieux au monde qui nous entoure.
Comment le font-ils ?
Le plus probable est que nous nous imaginons à des experts travaillant avec des enfants dans une salle de cours. En plus d’utiliser des méthodes comme les entretiens, les questionnaires ou l’observation, dans les laboratoires aussi on expérimente avec des êtres humains et d’autres espèces animales comme les souris ou les lapins (en respectant les normes éthiques évidemment). Les animaux sont essentiels afin d’expliquer les actions les plus basiques.
Il est évident que les circonstances auxquelles doivent s’adapter les lapins de laboratoires (travaux comme chercher de la nourriture) diffèrent grandement de celles auxquelles nous devons nous adapter (interagir avec des centaines de personnes sur les réseaux sociaux, essayer de ne pas se faire mal voir par notre chef, etc…) qui nous offre une infinité de possibilités et de situations. Pourtant, certains des résultats obtenus en laboratoires peuvent être extrapolé à notre quotidien.
Principales théories de l’apprentissage
Dans ce chapitre, nous allons connaître ce que disent les théories de l’apprentissage les plus répandues.
1. Théories de l’apprentissage : Pavlov
Pavlov est un psychologue et physiologue russe célèbre dans l’histoire de la psychologie pour ses découvertes sur le comportementalisme. Ce courant psychologique prédominait pendant la première moitié du 20ème siècle aux États-Unis. Il cherchait les réponses du secret de l’apprentissage en laboratoire dans des conditions extrêmement strictes.
Le comportementalisme souhaitait démontrer que la psychologie est une véritable science. Les protagonistes de ses expériences étaient des souris, des colombes ou encore le fameux chien de Pavlov. Dans ce courant, on peut mettre en avant les comportementalistes comme Skinner, Thorndike, Tolman ou Watson.
Pavlov défendait le comportementalisme classique. Selon ce courant, l’apprentissage se produit lorsque deux stimulations sont associées plus ou moins en même temps, une stimulation est inconditionnée et l’autre est conditionnée. La stimulation inconditionnée provoque une réponse naturelle de notre corps et il commence à enchaîner la stimulation conditionnée en l’associant à la précédente.
Par exemple, lorsque je mange un plat de pâtes à la sauce tomate (stimulation conditionnée) j’ai soudain mal au ventre (stimulation inconditionnée), il est possible alors que je mette en relation mon mal-être avec les pâtes au tomate. Plus tard, une réponse conditionnée se produira qui est mon dégoût pour les pâtes à la sauce tomate récemment acquit.
Cette théorie explique également d’autres processus comme la généralisation des stimulations, savoir que tous les feux verts nous disent que nous pouvons traverser, ou l’extinction, lorsque nous cessons de dessiner parce l’on ne nous donne plus de récompense à l’école.
Ces idées ont donné lieux à de nombreuse investigations postérieurs, mais ont également provoquées de nombreuses critiques. Ce type d’apprentissage est trop rigide pour expliquer une grande partie des comportements humains. De nouveaux modèles continuent de réviser ces pensées.
2. Théories de l’apprentissage : Piaget
Piaget a élaboré sa théorie depuis une position constructiviste, affirmant que les enfants jouent un rôle important dans l’apprentissage. Pour lui, les différentes structures mentales se combinent entre elles au travers de l’expérience, grâce à l’adaptation à l’environnement et à l’organisation de notre esprit.
L’apprentissage existe grâce aux changements et aux situations nouvelles. Notre perception du monde se renouvelle au fur et à mesure que nous grandissons. Ce processus est composé de différents schémas que nous ordonnons mentalement. L’adaptation a lieu à travers du processus d’assimilation, qui modifie la réalité externe, et du processus accommodation, qui change nos structures mentales.
Par exemple, si nous venons de connaître un nouveau voisin et que nous avons eu des mauvaises expériences par le passé, nous penserons “encore une commère” (assimilation). Pourtant, si nous nous apercevons que celui-ci est discret et prudent, nous serons alors obligés d’altérer notre jugement (accommodation) et de reconnaître qu’il peut aussi y avoir des voisins agréables.
D’un autre côté, l’organisation procure l’intégration des différentes adaptations tout au long de notre développement et entre les différentes étapes du développement (de manière verticale) ou dans la même étape du développement (d’une manière horizontale). Adaptation et organisation sont complémentaires, et ce grâce à “l’équilibrage“, qui autorégule notre apprentissage.
3. Théories de l’apprentissage : l’apprentissage significatif de Ausubel
Ausubel est un des principaux acteurs du constructivisme et fut fortement influencé par Piaget. Ce psychologue et pédagogue pensait que pour que quelqu’un apprenne il faut agir sur ses connaissances existantes. Par exemple, si je veux que mon enfant comprenne ce qu’est un mammifère, premièrement je devrais vérifier s’il sait ce qu’est un chien et je devrais savoir comment il pense afin d’agir en conséquence. Ces concepts sont intégrés grâce à l’organisation des concepts préalables et de la recherche de cohérence dans notre cerveau.
Cette théorie est très centrée sur la pratique. L’apprentissage significatif contraste avec l’apprentissage de mémoire (retenir de longues listes sans interruption) car il produit des connaissances beaucoup plus durables et qui sont mieux intégrées. Avec le temps, les concepts sont reliés et hiérarchisés afin d’économiser beaucoup de temps lorsque nous souhaitons parler d’un sujet déterminé ou faire une chose particulière, comme jouer au basket par exemple.
4. Théories de l’apprentissage : l’apprentissage social de Bandura
La théorie de Bandura met l’accent sur le rôle des variables sociales et réunit la perspective comportementaliste avec la perspective cognitive, il s’agit d’une approche qui priorise l’étude des processus mentaux. Cette théorie affirme que pratiquement tous nos comportements sont acquis par observation et imitation.
Nous avons le dernier mot au moment de décider comment nous souhaitons agir, mais les modèles auxquels nous sommes exposés nous influence beaucoup. C’est pour cela qu’il est très important de faire attention à la violence qui peut être vue à la télévision par les plus petits.
Les enfants peuvent savoir qu’il n’est pas bien de frapper un camarade de classe, mais s’ils ont intériorisé la violence à cause de leur série télé préférée, il est possible qu’il emploi un comportement agressif suivant le moment et le contexte. C’est à dire que s’ils voient à la télévision qu’un problème peut être solutionner à coups de poing, peut-être qu’ils pousseront leur ami la semaine suivante afin d’obtenir un jouet à l’école.
Appliquer les théories de l’apprentissage à l’éducation
Souvent, lorsque l’on nous parle de l’apprentissage, nous pensons aux enfants qui vont à l’école. Ce processus intervient pourtant dans toutes les étapes de notre vie, mais ce que nous apprenons durant notre enfance et comment nous le faisons nous marque pour toujours. Tous les parents souhaitent connaître les clés de l’apprentissage, afin d’améliorer l’éducation de leurs enfants.
Nous vivons dans un environnement changeant, nous sommes exposés à un grand nombre de personnes et de situations qui sont des plus communes aux plus exotiques que l’on peut imaginer. Les professionnels du futur devraient être capables de faire face à une société qui se transforme chaque jour à une vitesse toujours plus grande.
Il faut trouver un moyen d’éduquer les membres de la prochaine génération afin qu’ils sachent s’adapter à un environnement toujours plus virtuel et plus globalisé. Dans un premier temps, il faut continuer l’investigation des théories de l’apprentissage et proposer d’autres alternatives afin qui puissent être adaptées à la réalité. Cela nous permettra d’avancer et de recréer des méthodes éducatives qui nous permettront de développer le potentiel maximum de chaque personne.
Faire des découvertes dans ce domaine est une tâche ambitieuse et compliquée. Mais nous pouvons observer les réactions de nos enfants en combinant différentes méthodes d’enseignement afin que celles-ci leur soient mieux adaptées.
Par exemple, si nous souhaitons que notre enfant apprenne à parler anglais, nous pouvons essayer de lui faire chanter des chansons en anglais ou lui donner des petites récompense à chaque fois qu’il répond bien à une question lors d’un jeux éducatif. Avec un système d’apprentissage flexible qui prend en compte les nécessités particulières de chaque personne on peut obtenir un supplémentaire et atteindre de meilleurs résultats.
Quelle est la meilleure des théories de l’apprentissage ?
Il est logique que des postures si différentes les unes des autres nous fassent douter. Pourquoi ne se mettent-ils pas d’accord ? Qui est-ce qui a raison ? Qui est-ce qui a tort ? Afin de résoudre ces questions, nous pouvons imaginer les théories comme s’il s’agissait de personnes. Il n’y en a pas deux identiques. Chacune contemple la réalité d’un point de vue différent.
Il faut se rappeler que ces modèles ont été penser et développer pour des gens comme nous, avec nos expériences différentes, nos points de vues, nos contextes, nos objectifs différents, etc…
Pour le moment, aucune de ces théories nous permet d’expliquer complètement l’apprentissage. Celles-ci expliquent l’apprentissage au fur et à mesure que les professionnels font des découvertes sur l’apprentissage. Ce sont des modèles dynamiques qui ne sont pas forcément définitifs.
Conseils pratiques pour utiliser les théories de l’apprentissage dans votre quotidien
1. Observez les résultats de l’apprentissage
Cela est égal si vous souhaitez améliorer votre apprentissage ou celui de l’un de vos proches. Par exemple, imaginez que votre partenaire souhaite faire du sport, mais qu’il lui est compliqué d’acquérir des habitudes saines et est un peu feignant. Vous pouvez essayer de trouver une heure à laquelle il est relaxé, établir des parallélismes entre ses activités favorites et son nouveau sport, marquer de petits objectifs, etc… De cette manière nous saurons ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
2. Ne vous en faites pas si une méthode déterminée d’apprentissage ne fonctionne pas
N’oublions pas qu’il n’y a pas uniquement le résultat qui compte, mais que nous pouvons également profiter du processus d’apprentissage. Peut-être le problème est que vous n’avez pas trouvé la meilleure façon d’apprendre pour vous. Il est probable qu’à mesure que vous essayez et que vous apprenez à vous connaître, vous finirez par trouver la stratégie optimale pour atteindre vos objectifs.
3. Ne soyez pas obsédé par ces théories
Ces explications nous aident à établir une bonne base théorique. Mais il faut nous rappeler que chaque personne est différente et que suivant la situation on peut avoir besoin d’une méthode ou d’une autre. Le processus qui sera efficace pour éliminer une phobie ne sera pas le même que celui qui nous permettra de mémoriser une grande quantité d’information.
4. Cherchez des défis
L’apprentissage n’est pas un processus indépendant, car il est fortement lié avec d’autres processus, comme la mémoire, l’attention ou la motivation. Nous pouvons vouloir autant que nous le souhaitons apprendre quelque chose, pour le réussir il faudra que nous ayons une vraie motivation. Nous avons tous expérimenté la différence entre apprendre seulement pour un examen à l’école dans une branche qui ne nous plait pas et souhaiter savoir quelque chose qui nous passionne, comme les chansons de notre groupe ou de notre chanteur préféré.
5. Si quelque chose va mal, demandez de l’aide
Si vous êtes préoccupé ou si vous pensez que l’un de vos proches a un problème particulier d’apprentissage, il est prioritaire que vous cherchiez de l’aide ou un soutien professionnel. Cela vous sera certainement d’une grande utilité.
Merci beaucoup de nous avoir lu, nous espérons que cet article vous aura plus et surtout qu’il vous aura été utile. N’hésitez pas à laisser vos commentaires et vos questions plus bas, nous serons enchantés d’y répondre. 🙂
“Source : Ainhoa Arranz Aldana, rédactrice de CogniFit spécialisée en psychologie et en sociologie.”
Rédacteur spécialisé du domaine médical et de la santé. Passionné de psychologie, de philosophie ainsi que de neuroscience.
Toujours à la recherche de nouvelles sources et de nouvelles tendances, dans le but d’inspirer le publique et de le guider vers de nouvelles méthodes ou théories pour l’aider à améliorer son quotidien.