Démence vasculaire : causes, symptômes et prévention
Le terme de démence nous est à tous familier, cependant, qu’est-ce que la démence vasculaire ? Nous vous expliquons tout au long de cet article en quoi consiste ce type de démence, pourquoi celle-ci se produit, quels sont ses symptômes et ce que vous pouvez faire afin d’agir sur ceux-ci. De plus, nous vous donnons quelques conseils afin de prévenir l’apparition de la démence vasculaire.
La démence est un syndrome acquit d’origine organique, qui provoque une détérioration progressive des fonctions cognitives. Cette détérioration dérive, avec le temps, en une incapacité fonctionnelle autant dans l’environnement professionnel que dans l’environnement social ou personnel.
Les symptômes qui accompagnent la démence sont de type cognitif (pertes de mémoire, de l’attention, de l’orientation spatio-temporelle, de la reconnaissance des objets et des personnes, etc…), de nature psychiatrique ou comportemental (dépression, anxiété, irritabilité ou agressivité, hallucinations, délires, etc…), ainsi que dans la fonctionnalité (incapacité d’effectuer des tâches de la vie quotidienne comme les soins d’hygiène primaire ou l’alimentation, ainsi qu’instrumentales et économiques).
Origine de la démence vasculaire
Nous avons expliqué de manière résumée ce qu’est une démence, cependant, il ne s’agit pas d’un syndrome homogène, mais plutôt d’un ensemble de différents types de trouble. La classification la plus commune des démences les divise en deux grands groupes : les démences primaires et les démences secondaires. La démence vasculaire se trouve dans le groupe des démences secondaires, c’est à dire celles qui se développent à cause d’une lésion ou d’une autre pathologie.
La démence vasculaire est causée par des lésions vasculaires dans le cerveau (comme un ictus, qui est une attaque cérébrale). Le profil du patient qui souffre d’une démence vasculaire et les altérations neurologiques qui accompagne l’évolution de celle-ci est très hétérogène, car cela dépend de la localisation et de l’amplitude de la lésion.
Les maladies vasculaires cérébrales vont provoquer une altération de l’irrigation sanguine du cerveau, entraînant des dégâts cérébraux localisés, c’est à dire spécifique, ou des dégâts plus globaux et diffus, connus comme diaschisi. Cette altération peut être causée par deux types d’accidents vasculaires cérébraux :
1. Démence vasculaire due à une ischémie cérébrale :
Il s’agit d’une interruption de la circulation sanguine dans le cerveau, qui provoque un manque d’oxygène et de nutriments nécessaires au maintien et au fonctionnement des cellules. Les symptômes d’une ischémie cérébrale sont :
- Apathie.
- Incapacité de parler
- Difficultés de compréhension
- Troubles visuelles d’un ou des deux yeux
- Endormissement d’un côté du corps
- Difficulté dans la coordination motrice
- Fortes et soudaines douleurs de tête
- Fourmillement dans les bras et les mains
2. Démence vasculaire due à une hémorragie cérébrale :
Généralement due à une rupture d’anévrisme (élargissement anormal d’une artère) le sang s’écoule en occupant un espace dans le cerveau. L’altération cognitive générée par une hémorragie cérébrale est souvent plus généralisée et plus grave que celle causée par une ischémie. Les symptômes d’une hémorragie cérébrale sont :
- Céphalée sévère
- Nausées et vomissements
- Perte de conscience
- Rigidité de la nuque
La probabilité de souffrir d’un accident vasculaire cérébral augmente chez les personnes du troisième âge. Il est courant qu’apparaissent de petits et multiples accidents vasculaires cérébraux (subclinique) dans diverses région du cerveau, ce qui provoque des altérations cognitives moins spécifiques et moins généralisées. Malgré que ces ictus lacunaires ne soient pas perçus au moment où ils se produisent, ils peuvent tout de même être observés grâce aux neuroimages (IRM).
Diagnostic de la démence vasculaire
La démence vasculaire est la deuxième forme de démence la plus courante, juste derrière la maladie d’Alzheimer. Il est difficile d’établir des critères déterminés pour le diagnostic de la démence vasculaire car, dû à la localisation et l’ampleur de la lésion cérébrale, il existe une grande hétérogénéité des manifestations cliniques de celle-ci. Les critères donnés par NINDS-AIREN afin de déterminer le diagnostic de démence vasculaire sont les suivants :
- Caractéristiques cliniques de démence (détérioration cognitive et fonctionnelle)
- Caractéristiques cliniques de maladie vasculaire cérébrale (avoir souffert d’une accident vasculaire cérébrale, ischémique ou hémorragique)
- Relation temporelle (trois mois) entre l’accident vasculaire cérébrale et l’apparition des symptômes cliniques qui correspondent à la démence, ou apparition soudaine de la démence avec fluctuation (instabilité des symptômes)
- Confirmation par neuroimage de la maladie vasculaire cérébrale, grâce à un IRM (image par résonance magnétique)
- Confirmation histopathologique (étude des tissus organiques) de l’existence de dégâts cérébraux ischémiques ou hémorragique et exclusion d’autres changements pathologiques associés à la démence
Types de démence vasculaire
Il existe trois types de démence vasculaire provoquées par différentes lésions :
- Vasculopathie cérébrale : Une dégénération des vaisseaux artériels se produit due à deux causes : l’âge et l’hypertension artérielle.
- Syndromes lacunaires : Le terme de “lacunaire” fait référence aux cavités qui se forment à cause d’une attaque ischémique transitoire (qui dure environ 2-3 minutes). La majorité de ces infarctus lacunaires sont multiples et entraînent un risque important de souffrir d’une ischémie cérébrale. Les facteurs de risques dans ce cas sont également l’âge et l’hypertension artérielle.
- Maladie de Binswanger : Ce type de démence vasculaire est causé par une ischémie chronique. Des lésions cérébrales associées à une diminution de la densité de la myéline (substance qui entoure et protège les axones des neurones, accélérant la vitesse de transmission de l’impulsion nerveuse) se produisent. Des symptômes cliniques une réduction de la vitesse de traitement des processus mentaux et moteurs, un déficit attentionnel, une dysarthrie (difficulté d’articulation) et de la dépression peuvent être observés.
Symptômes de la démence vasculaire
Comme nous l’avons déjà mentionné antérieurement, à différence d’autres types de démence comme la maladie d’Alzheimer, il est compliqué d’établir les symptômes et l’évolution claire et concrète de la démence vasculaire. Cela est dû à la variété des lésions cérébrales et des causes qu’elles peuvent avoir. Cependant, il existe une série de symptômes qui sont considérés comme caractéristiques de la démence vasculaire :
- Dysfonction Exécutive : Les fonctions exécutives sont une série d’habilités supérieures qui dirigent notre comportement, comme par exemple la planification, la résolution des problèmes ou la monitorisation et la supervision des actions. Les patients qui souffrent de démence vasculaire présentent une détérioration de ces capacités. Découvrez quelques activités qui vous aideront à améliorer vos fonctions exécutives.
- Altérations visuo-spatiale : Entraîne une difficulté de la perception et du maniement d’images mentales, ainsi que pour la reconnaissance des objets et des visages.
- Apraxie : Il s’agit de l’incapacité d’effectuer des mouvements simples ou complexes, qui n’est pas due à une cause physique.
- Déficit attentionnel : Distraction modérée ou grave.
- État fluctuant : La personne qui souffre de démence vasculaire n’a pas un état stable, qui peut être plus au moins détérioré selon le moment.
- Altérations du comportement : L’apathie, la dépression, l’irritabilité et l’anxiété sont les changements de comportements les plus fréquents.
- Affectation fonctionnelle : Difficultés pour effectuer les actions de la vie quotidienne basiques.
Évolution et traitement de la démence vasculaire
La démence vasculaire, tout comme le reste des démences, est une maladie dégénérative. C’est à dire qu’il s’agit d’un trouble qui est accompagné d’une détérioration progressive des fonctions affectées. Ainsi, malgré que dans le cas des démences vasculaires l’état soit instable, la détérioration des symptômes cognitifs progresse, provoquant au final une perte totale de la fonctionnalité.
Le traitement pharmacologique utilisé pour traiter la démence vasculaire se focalise sur le ralentissement de ce processus de détérioration progressive, ainsi que sur l’amélioration des symptômes cognitifs et comportementaux. D’un autre côté, afin de favoriser l’amélioration de l’état cognitif des personnes qui souffrent de démence vasculaire, il est conseillé de réaliser des activités de stimulation cognitive contre la démence afin de renforcer leurs capacités.
Comment prévenir le développement de la démence vasculaire ?
La démence vasculaire se développe après avoir souffert d’un accident vasculaire cérébrale, ainsi que pour prévenir son apparition il faut prendre en compte les facteurs qui augmentent les risques de souffrir d’une ischémie ou d’une hémorragie cérébrale.
Il existe des circonstances de risque qu’il n’est pas possible de contrôler, comme l’âge, le sexe (les hommes souffrent plus de cette pathologie que les femmes), les caractéristiques génétiques, ou certaines maladies comme le cancer ou les maladies auto-immunes. Cependant, d’autres mesures qui permettent d’avoir une vie plus salutaire peuvent être pris en compte :
- Ne pas fumer aide à prévenir la démence vasculaire.
- Prendre des mesures afin de contrôler sa pression artérielle, comme un régime sain et les médicaments prescris dans ce but.
- Réaliser de l’exercice physique, éviter de mener une vie sédentaire.
- Éviter de manger de la nourriture trop riche en sel.
- Ne pas consommer des aliments qui contiennent des graisses saturées ou hydrogénées.
- Maintenir un poids adéquat.
- Manger des fruits et des légumes qui contiennent du potassium. Découvrez quels aliments en contiennent et quels sont les aliments qui sont bons pour votre cerveau.
- Réduire la consommation d’alcool, découvrez les conséquences de la consommation d’alcool sur votre cerveau.
- Contrôler le niveau de cholestérol grâce à l’alimentation et aux médicaments pharmacologiques si nécessaire.
- Réduire la consommation d’aliment d’origine animal et ceux qui contiennent du fromage, de la crème ou des œufs.
Merci beaucoup de nous avoir lu, nous espérons que cet article vous aura plus et surtout qu’il vous aura été utile. N’hésitez pas à laisser vos commentaires et vos questions plus bas, nous serons enchantés d’y répondre. 🙂
“Source : Natalia Pasquín Mora, psychologue sanitaire de CogniFit spécialisée en psychogériatrie et en neuropsychologie.”
Rédacteur spécialisé du domaine médical et de la santé. Passionné de psychologie, de philosophie ainsi que de neuroscience.
Toujours à la recherche de nouvelles sources et de nouvelles tendances, dans le but d’inspirer le publique et de le guider vers de nouvelles méthodes ou théories pour l’aider à améliorer son quotidien.